Dans la campagne...
Me promenant seul, un matin, sous un ciel d’un bleu intense, radieux et sans nuage, d’un soleil doux et enveloppant, dans une campagne calme et paisible où seul le cri des oiseaux voletant d’ici de là rompait le silence, mes yeux s’arrêtèrent sur une friche.
Tout portait à la tranquillité, à la flânerie, à la rêverie mais aussi à la réflexion.
Dans cette campagne si chère, travaillée avec force et ténacité, par nos aïeux et nos pères voici l’apparition de friches.
Sans doute rien d’important aux yeux de bien de promeneurs qui en passant n’y portent pas attention.
D’autres, par contre, y trouvent une beauté dans ce développement anarchique de petits chênes rabougris aux branches séchées , de bouleaux aux troncs blancs et aux feuilles légères, de ronces aux épines crochues fleurissant violettes et se couvrant de mures bien noires à l’automne, d’églantiers aux douces fleurs de printemps et offrant de belles baies rouge-orange aux oiseaux l’hiver, de noisetiers se couvrant de chatons en fin d’hiver et de noisettes en fin d’automne, d’épines noires aux fleurs blanches à pâques et couvertes de prunelles noires à la fin des moissons, au tapis de mousse à terre se mélangeant aux pierres devenant ainsi le refuge de cette multitude d’insectes et vermines qui y trouvent sécurité et nourriture.
Des traces laissent aussi à penser que quelques animaux comme les sangliers, les lièvres, lapereaux et biches y passent aussi pour se cacher des hommes qui les traquent pour assouvir leur plaisir dominateur.
De fait, dans cette parcelle de nature, tout ce petit monde y trouve son compte et vit dans une certaine harmonie en en ignorant le reste…de campagne ordonné et cultivé.
A première vue, et sans plus de réflexion, rien d’anormal dans ce paysage de campagne et mon but n’est pas de mener une réflexion écologique ou économique sur le sujet mais de m’interroger sur nos friches intérieurs et personnels.
Serions-nous devenus des friches des temps modernes oubliant les efforts accomplis par nos aïeux et pères pour nous transmettre leurs valeurs, expériences et acquis …
Tout nous semble permis et le bon sens disparu…
Certes, remettre une friche en culture demande, des choix, du courage, des efforts, de la sueur, du temps, de la persévérance et sur tout de l’abnégation.
Mais pas impossible !
H.P-K (février 2017)