Le héron,

 

La rencontre,

 

Ce matin-là, j’avais la mine brouillée et floue par ces quelques heures de sommeil. Mes yeux fixent cette prairie, ici même où je me suis étendue et perdue. L’air y est doux et enivrant. L’endroit est insolite et niché au fin fond de nul part. Paisible et immobile, je contemple chaque brin d’herbe étendue à mes pieds. Et je sens cette nature m’interpeller à sa manière.

Rien, ni personne, semble pouvoir arrêter ce temps, ni même le cours des choses…

La nature poursuit son chemin de tous les instants. 

Au loin, le « parleur », comme je m’amuse à le surnommer, voltige dans les airs et chantonne ce refrain a tue tête. Il me ramène ici bas. Qu’il est bon de l’entendre ! Il ramène de son voyage cette douceur printanière tant désirée secrètement! Perdu dans ce fin brouillard,  l’horizon ne fait qu’un. Le ciel gris s’est étalé de tout son long. Pas très partageur aujourd’hui. Ni bleu, ni jaune, simplement un teint lumineux grisonnant. 

Et puis, un soubresaut et devant moi, se dresse un majestueux oiseau venu d’une autre époque !

Il est là. Dressé devant moi. Face à face. 

Mon souffle saccadé se fait de plus en plus lent. Mes yeux réagissent seulement au clignotement. J’assiste à une séance hors du temps ; une sorte d’arrêt sur image, une photographie que mon cerveau veut bien faire l’effort de scanner et de ranger délicatement dans un petit tiroir. 

Petit à petit, je reprends mes esprits. En étroite communion avec cette nature environnante et cette vie que j’aime titiller autant qu’elle sait le faire, cette apparition survient comme un petit clin d’œil aux interminables et innombrables confidences émises silencieusement. 

C’est un peu comme une réponse d’un nouveau genre ! Alors je me détends et propose d’offrir un peu de moi. Pendant que lui s’amuse à se pavaner devant son miroir doré et étincelant, je me fais discrète et curieuse ! 

Je traverse ainsi tout son être, avec autant de prises de vue que d’angle possible sur ce qui peut nous surprendre de jour en jour. 

Son plumage d’un gris bleuté se fond au paysage. Perché sur une patte, telle une sculpture qui aurait été posée pendant mon somme, il se tient droit et immobile. Magistral, il est. Rien ne semble le perturber. Aucun mouvement. Quel contraste pourtant entre l’agitation de mon esprit et cet instant surprenant ! Je le contemple, il me devine, m’a peut-être déjà calculé… Comme un petit signe du destin, on dit de lui qu’il détient la connaissance de soi. 

Peut-être en pleine méditation, il m’invite à le rejoindre comme si nous nous connaissions depuis la nuit des temps. C’est alors qu’il devient nécessaire de laisser le passé derrière soi. D’être ancré ici, à cet instant précis. Il faut alors savoir poser ces propres bagages sur le bas côté environnant et lâcher prise. C’est peut-être avant tout une prise de conscience de notre être, en toute humilité et modestie. 

Et c’est alors que je me penche à mon tour. Mon visage reflétant à la surface de cette eau si pure et limpide. J’entrevois ainsi mes états d’âme qui défilent tel un film. Une succession d’images qui me ramènent à ma propre essence. 

Ce matin-là, j’ai entrevu un court métrage de ma vie. C’est ainsi, il suffit parfois d’un petit clin d’œil pour mesurer pleinement la grandeur et la beauté de notre propre conscience. 

Merci à toi bel héron pour cette fabuleuse rencontre. 

M-K (février 2017)

l'encrier

L’encrier, quel que soit sa forme, sa taille, sa couleur est plein d’encre aux couleurs de l’arc en ciel. Seuls nos yeux le réduit à un vulgaire objet avec une encre violette, bleue ou noir mais aussi invisible.

 La nature qui nous environne et que nous ignorons bien souvent à tout fait pour que chacun d’entre nous y trouve ce qu’il recherche  dans son inconscient et ses questionnements : son bonheur.

L’encre joyeuse, heureuse ou malheureuse  nous attend avec toutes ses couleurs.

Elle se prête à tout et laisse faire  jusqu’aux taches sur notre feuille de papier. 

Elle attend, nous regarde, osons! 

Il suffit d’y plonger notre plume...   

 

 

 

La plume

La plume, quelle soit neuve ou rouillée, une plume d'oiseau taillée en biseau ou une plume sergent major du temps de notre enfance, un stylo à la plume en or, dorée ou en acier n'attend que nos doigts pour  s'exprimer.

 

Lettres majuscules ou minuscules,  pleines ou déliées, droites ou inclinées, régulières ou hachées,  tâches légères ou pâtées,  voici quelle dévoile notre pensée.

 

La plume s'agite impatiente de transcrire sur la feuille, avec la complicité de nos doigts qui se prêtent au jeu, les éléments de notre face cachée.

 

La feuille attend avec curiosité que la plume se mette à danser... 

 

 

 

 

 

la feuille

La feuille, quel que soit son grammage, sa couleur ou sa forme, grande ou petite, lisse ou froissée, en livre ou en cahier se prête de bonne grâce  à recevoir tous  les signes. Telle sur une piste de danse bien cirée la plume court, tourne, virevolte et  crisse.  

 

Oui! La feuille se prête à tout.

  

Elle accepte  les ratures,  les mots surlignés, soulignés ou repris, corrigés ou effacés. En fait, elle nous dévoile et livre, au grand jour, avec l'encre choisie, nos secrets oubliés ou ignorés, acceptés ou rejetés.  

Acceptons d'en jouer et de faire  vibrer et voler la feuille...

 



ENSEMBLE écoutons nos mots chanter et regardons nos mots danser sur notre feuille de papier …

 

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