Lettre à un ami,

"Petite voix",

remplie de bienveillance et de résonnance, installes-toi. Sens toi libre de tremper ta plume dans cette encre bleue et laisser tes mots se sentir absorber par cette feuille de papier que le vent emportera au fil du temps… 

 

- Tout se dire à en perdre haleine ? Si tu veux… 

- Tout se dire à en perdre la tête ? C’est toi qui vois… 

- Tout se dire, de toi à moi, sans artifices ? Si tu en as envie… 

- Mais, pour en faire quoi ? Pour qui ? Pour m’entendre dire de me mettre en sourdine ? Pour me tourner le dos d’avoir dit des mots qui raisonnent? Je ne sais pas si j’en ai bien envie, même si…même si j’ai la rage de hurler, de crier tout ce qui me traverse au milieu de cette immensité.  

- Le désert est devant moi, à perte de vue. Rien ne semble déranger ce paysage venu d’ailleurs… Et après réflexion, c’est un grand oui qui me ramène à toi, mon ami ! Un grand merci de me laisser libre de glisser mes mots sur cette feuille blanche… Il est si rare d’avoir le champ libre. Il y a toujours de la place pour cette raison qui monopolise toujours l’assemblée. 

- Je vais alors commencer par me présenter, bien que cela ne soit  pas nécessaire ! 

Mais, il me semble que oui, pour toi, mon ami. Allez, je me lance. Oh, que c’est étrange ! Et en même temps, si agréable de glisser ces petits mots chauds au bout de ma plume trempée d’encre. Voilà, j’y vais, c’est moi, on me surnomme « petite voix » ! Oui, je sais, « petite voix » alors même que…Oui, je ne vous cache pas que j’ai longtemps pensé n’être qu’un petit bourgeon, incapable d’éclore tant le monde semblait douter de moi, et moi douter de ma « petite voix ». Mais à y réfléchir, je crois que c’est juste une réduction de l’esprit qui ne m’estime peut-être pas à la hauteur de ce que je suis ! Et, pour être honnête avec toi, mon ami, lorsque je me suis découverte, j’ai contemplé la mesure du potentiel qui m’était attribuée. C’est ainsi que je me suis réalisée! « Petite voix » par la taille mais grande par ma résonnance !  Oh que oui, ma portée peut atteindre des déci-belles qui font parfois hurler les oreilles et transpercent les âmes. C’est le pouvoir que l’on m’a attribué ! 

C’est ainsi que j’ai commencé à prendre vie, par une histoire à en perdre la tête ! Un cœur essoufflé, un cerveau en mille morceaux et moi, au milieu de tout ce brouhaha. Là même où plus personne n’est en mesure de s’écouter ! Je suis là, j’interviens, je mets ma petite touche et c’est encore plus le chaos, car plus personne n’arrive à savoir qui parle à qui, qui à fait quoi, qui de quoi, de pourquoi, de comment, d’hein ? Oh désolée, je me suis égarée et je vous aie aussi perdu, mon ami ! 

Revenons à ce qui fait de moi ce que je suis, une « petite voix ». C’est ainsi que l’on m’habille, de ce vêtement trop étroit à porter. Oh ! Que je déteste l’enfiler ! D’ailleurs, je peux le dire, à toi mon ami, je ne l’ai jamais aimé et le porter n’est guère agréable. Seulement personne ne veut faire l’effort de m’offrir un habit à la pointure de ce que je mesure…enfin, ce n’est guère important, il ne m’est pas vital et ce n’est pas vraiment le sujet ! Juste un petit clin d’œil à ce couturier qui un jour se rendra certainement compte de cet habit qui ne me correspond pas. 

C’est ainsi, je suis une « petite voix » qui vient, qui part, au gré des émotions, des réflexions, des projets, des obstacles, des réussites, des querelles… Tant de sujets sur lesquels je me retrouve bien souvent sans en avoir fait la demande. Parfois suite à une erreur de parcours ou par simple coïncidence. Ainsi, je squatte certains endroits plus longtemps que d’autres. Je joue, je m’amuse, je virevolte, j’apaise, je calme les esprits agités ou tourmentés. Et puis, lorsque je trouve l’endroit paisible, je fabrique mon petit nid et je contemple les saisons. Je me fais alors discrète, parfois même on me croit perdue…même oubliée… 

Mais je suis belle et bien toujours là ! 

D’autre fois, je suis au bord du gouffre, je pleure, je hurle de douleur, tant je suis éperdument triste et perdue. Oh oui, mon ami, je te l’avoue à travers ces mots,  « petite voix » que je suis, je comprends toute l’immensité du désespoir quand les épreuves à traverser paraissent insurmontables. Je mesure alors toutes les blessures ouvertes dont les plaies si profondes sont si difficiles à cicatriser. Je ressens toutes ces souffrances reçues à tort. Et dans ces moments-là, je ne sais quoi dire. Il m’arrive même de rester sans voix tant l’émotion est si grande, tant les blessures sont si profondes, tant le poids du désespoir est trop lourd. 

Mais je suis belle et bien toujours là ! 

Alors je prends mes jambes à mon cou et je déploie mes ailes de leur plus grande envergure pour parsemer les âmes de petites graines d’espoir et apporter un petit peu de lumière quand je sens que la raison perd pied. 

Oui, être une « petite voix » n’est pas innée, je m’exerce chaque jour pour m’accorder au diapason. Certains pensent qu’il suffît que je dise « oui » ou « non » quand on me questionne…Mon ami, c’est tellement plus complexe….si vous saviez, et parfois, de vous à moi, j’aimerais pouvoir agiter une petite baguette afin d’exaucer les vœux qui me sont adressés, afin de rendre les esprits heureux. Je ferais l’inimaginable pour sentir un sourire apaiser un visage, sentir un cœur battre de bonheur … Mais voilà, c’est peine perdue… je dois assumer qui je suis ! Au risque de plaire et de déplaire, à mon grand désespoir… car je dicte la raison qui n’en fait parfois qu’à sa tête.  

Je suis une « petite voix » qui laisse voler au vent ce qu’elle ressent. Qui conseille et qui distribue des mots qui plaisent, d’autres qui dérangent, qui raisonnent, qui transpercent, ou encore qui pénètrent jusque dans la profondeur des entrailles. « Petite voix », de raison ou de déraison, ainsi va ma voie, pour le meilleur et pour le pire ! Je n’ai jamais osé le dire, mon ami, et ta proposition de l’écrire me plaît. C’est comme si.... il y a une autre saveur, je me sens presque légère ! C’est agréable et amusant. Quelle joie de glisser ces mots sur ce morceau de papier. Et puis, se dévoiler sans artifices aussi simplement que cela puisse paraître. Oui, « petite voix » que je suis, je tourbillonne tant cette mélodie me rend calme. Il me semble presque avoir trouvé un brin de sérénité au cours de cette aventure avec toi, mon ami. 

Alors si chacun pouvait trouver cette paix qui calme les esprits et apaise les cœurs…Oh que je serais ravie de découvrir de nouveaux horizons ! Il y a tant de choses à construire, tant de choses à découvrir, à partager. Je ne veux pas rester prisonnière de tout ce chaos laissé par tant d’incompréhension. « Petite voix » que je suis, je veux pouvoir m’envoler, me sentir libre de m’exprimer comme bon me semble. Dans cette aventure j’ai juste envie d’être cette petite voix féérique et non maléfique qui redonne l’espoir quand tout semble perdu, qui redonne de la lumière quand le ciel s’assombrit et qui illumine les cœurs. 

Je veux juste être cette « petite voix », sortir de l’ombre et propager de la lumière aux âmes jaunies et noircies … et pourquoi pas te ressembler mon bel ami…au plaisir…

 

M-K (février 2017)

l'encrier

L’encrier, quel que soit sa forme, sa taille, sa couleur est plein d’encre aux couleurs de l’arc en ciel. Seuls nos yeux le réduit à un vulgaire objet avec une encre violette, bleue ou noir mais aussi invisible.

 La nature qui nous environne et que nous ignorons bien souvent à tout fait pour que chacun d’entre nous y trouve ce qu’il recherche  dans son inconscient et ses questionnements : son bonheur.

L’encre joyeuse, heureuse ou malheureuse  nous attend avec toutes ses couleurs.

Elle se prête à tout et laisse faire  jusqu’aux taches sur notre feuille de papier. 

Elle attend, nous regarde, osons! 

Il suffit d’y plonger notre plume...   

 

 

 

La plume

La plume, quelle soit neuve ou rouillée, une plume d'oiseau taillée en biseau ou une plume sergent major du temps de notre enfance, un stylo à la plume en or, dorée ou en acier n'attend que nos doigts pour  s'exprimer.

 

Lettres majuscules ou minuscules,  pleines ou déliées, droites ou inclinées, régulières ou hachées,  tâches légères ou pâtées,  voici quelle dévoile notre pensée.

 

La plume s'agite impatiente de transcrire sur la feuille, avec la complicité de nos doigts qui se prêtent au jeu, les éléments de notre face cachée.

 

La feuille attend avec curiosité que la plume se mette à danser... 

 

 

 

 

 

la feuille

La feuille, quel que soit son grammage, sa couleur ou sa forme, grande ou petite, lisse ou froissée, en livre ou en cahier se prête de bonne grâce  à recevoir tous  les signes. Telle sur une piste de danse bien cirée la plume court, tourne, virevolte et  crisse.  

 

Oui! La feuille se prête à tout.

  

Elle accepte  les ratures,  les mots surlignés, soulignés ou repris, corrigés ou effacés. En fait, elle nous dévoile et livre, au grand jour, avec l'encre choisie, nos secrets oubliés ou ignorés, acceptés ou rejetés.  

Acceptons d'en jouer et de faire  vibrer et voler la feuille...

 



ENSEMBLE écoutons nos mots chanter et regardons nos mots danser sur notre feuille de papier …

 

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