La porte s’ouvre....
A peine le temps de t’adresser un bonjour que tu m’as déjà saisi le bras pour m’amener sur ces chemins empruntés où nos racines sont plantées tel un chêne sur cette terre de légendes.
Yeux dans les yeux, ton regard me plonge dans ces moments d’une tout autre époque, ou l’innocence et l’insouciance se mélangeaient. Ton cœur bat au son de ma voix que tu perçois de loin. Les années se sont effacées tel un sablier laissant glisser ce temps délicatement. Les histoires d’ici sont restées dans ces manuscrits dont tu ne cesses de lire, et relire. Ces livres dont tu as écrit chaque chapitre de ta plume, chaque mot, chaque page avec cette encre bleue et limpide. Au gré des vents, ces photos sont venues agrémenter et illustrer tes récits dont tu narrâtes si bien de ce timbre de voix chantant et poignant.
Certains passages paraissent durs et difficiles à raconter tant l’émotion est encore vive, des querelles dont personne n’a voulu reconnaître ses torts et ses raisons, d’autres plus légers dont la fluidité de ta narration nous inspire une parfaite maîtrise de cette langue pourtant si étrangère à une certaine époque.
Je te regarde, tu me regardes et ensemble c’est une histoire commune qui nous unie et nous rassemble ce même jour. Tu as choisi de te vêtir de ton habit du quotidien pour ne rien laisser paraître à tes visiteurs. Tu restes la même personne, seulement quelques rides sur ton visage montrent la dureté de ta vie passée et des épreuves endurées.
Ton regard ne cesse de me chercher. Mélange de douceur, de fierté, d’orgueil, je suis là et je t’admire en m’imprégnant harmonieusement de cette ambiance.
Tu m’invites à m’asseoir, à t’écouter parler, et j’apprécie toute cette simplicité qui nous ramène à cet instant, à toi, à moi, à nous, à eux…
Qu’il semble loin ce temps dont tu parles. Qu’il semble imaginaire ce temps dont tu te remémores difficilement.
Et pourtant, je te regarde, et ton regard me perce, me transportant jusque dans les profondeurs d’un bleu si pur et si apaisant que je me laisse emmener jusqu’au fond des abysses pour te connaître davantage.
Tu aspires au calme. Il est temps de te reposer. Alors c’est sur la pointe des pieds que je m’éclipse et te remercie de ce précieux cadeau.
Belle journée !
M-K (Avril-2017)