Le Marcheur et la fontaine,
Dans une nature calme et agitée à la fois, le promeneur, malgré son air pressé prend son temps. Pas besoin de montre car tout autour de lui donne l’heure, et le mois …ses jambes à lui comptabilisent les années.
Que de chose à admirer, que de senteurs à humer et que de bruits à écouter.
Tout est signe de vie autour de lui !
Seule sa farouche volonté d’apprécier ces moments de bonheur lui permet de marcher et d’apprécier ces moments de l’instant déjà passés sans avoir peur et appréhender l’avenir dans l’instant qui vient.
L’instant !
A chaque pas, comme égrainé par une horloge, à chaque détour et croisement du chemin comme les aiguilles sur le cadran, la nature vivante, changeante, remuante, chantante offrent de nouvelles découvertes, mais aussi de nouvelles directions au marcheur patient, curieux de poursuivre et persévérant dans sa marche...vers le but qu’il s’est fixé
Mais à force de marcher d’un pas régulier sans trop s’arrêter, le marcheur a les jambes lourdes, la gorge asséchée, les membres endoloris.
Point de points d’eau en ces lieux où seules quelques gouttes suffiraient pour rafraîchir sa langue se dit-il.
Et il continue à marcher….à marcher longtemps, en poursuivant avec confiance son chemin et cet espoir de trouver un peu de cette eau pour épancher sa soif et un peu de réconfort pour son être meurtri.
Quand soudain un amas de pierres qui semblent entassées là, par hasard et sans raison apparente, attire son regard.
Un tas de cailloux posé nulle part, Invisible, mais bien présent là, à portée de main.
En s’approchant il y perçoit un léger clapotis, si léger qu’il aurait pu passer à côté sans le distinguer et continuer à marcher.
L’eau est pure, claire, fraîche, vivante, courante .
Le tout petit filet d’eau qui y coule chante doucement et interpelle ce passant :
« Désaltère-toi tout simplement. Je ne te demande rien en échange, mais seulement de garder confiance et de continuer ton chemin… »
Alors s’asseyant quelques instants, pour soulager son corps, le promeneur y trempa les mains et les quelques gouttes portées aux lèvres lui suffirent pour continuer à marcher sereinement plus loin.
H.P-K (novembre 2017)